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En milieu carcéral

La présence de l’animal en milieu carcéral

Pour certains détenus fragiles psychologiquement, l’incarcération peut être vécue comme un retrait social complet. Les liens sociaux se perdent peu à peu, il n’y a plus de sens à communiquer avec l’autre, que ce soit avec d’autres détenus ou avec le personnel pénitentiaire.
Les repères dans le temps sont altérés, sans échéances courtes, stimulantes. Il est difficile aussi de pouvoir faire confiance, on se sent seul, sans échange affectif.

L’estime de soi s’altère, en même temps que toute motivation à vouloir maintenir du lien. On constate alors un repli sur soi du détenu.

Suite à la perte du désir de communiquer, un état dépressif peut s’installer avec les conséquences que cela implique : montée de l’agressivité, tendance suicidaire, perte de projet pour la sortie de prison due au manque de lien avec l’extérieur…

Un programme de médiation par l’animal en milieu carcéral permet de recréer un lien affectif avec un être vivant en qui le détenu peut avoir entière confiance (l’animal ne porte pas de jugement).  Le détenu peut alors s’autoriser des  contacts affectifs,  se laisser aller à exprimer ses émotions, ses fragilités, sans prendre le risque de perdre son “statut“ vis-à-vis de son environnement.

Même si le contact n’est pas immédiat, les chiens et autres animaux, par leur éducation, vont naturellement stimuler la main pour la caresse, le regard pour l’échange, la personne  perçoit qu’elle a de l’importance pour l’animal. C’est le support qui permet  de relancer l’interactivité.

Les personnes incarcérées, en donnant de la valeur à l’animal,  retrouvent également le respect d’elles-mêmes, en se responsabilisant, en se donnant un rôle.

chiot en milieu carceral

Les séances sont un moment d’apaisement, de diminution des tensions. Elles permettent de se laisser aller à exprimer ses émotions.

Le lien avec l’extérieur est primordial, la volonté d’adopter un animal peut être une stimulation pour la sortie et la réinsertion.

D’autre part, l’activité motrice générée par des exercices d’agilité ou d’éducation,  peut redonner un rythme et des aptitudes motrices accrues, transposables dans d’autres projets, comme la participation à des activités physiques et sportives, des projets de formation professionnelle à des métiers manuels, etc.

La médiation animale permet, au fur et à mesure des séances, de recréer des relations sociales en utilisant l’animal comme objet transitionnel, comme vecteur d’échanges.

Avec la reprise de confiance dans la relation à l’autre, les séances peuvent progressivement être partagées. Les échanges se font autour de la relation à l’animal. Les détenus peuvent ensuite dévier vers des projets plus personnels, l’animal étant alors présent comme source d’apaisement et de lien entre tous les participants.

https://reporterre.net/En-prison-des-animaux-pour-rester

http://www.lapresse.ca/vivre/animaux/201406/09/01-4774059-de-la-zootherapie-en-milieu-carceral.php